Finale

06/07/2006

Zinedine Zidane

Le monde entier retient son souffle. Le coup est violent. Soudain. L’impact est net sur la surface de cuir. Le ballon s’élève en tournant sur lui-même. Le gardien est déjà parti. Par chance, c’est le bon côté. Il espère. S’allonge. Le rond de cuir s’approche et semble s’éloigner en même temps. Le protecteur des espoirs de tout un peuple sait qu’il n’est pas loin de l’exploit. Il veut s’allonger encore plus mais n’a plus aucun appui au sol. Il tend ses bras au maximum dans un dernier effort et ferme les yeux et attend. Rien. Ses mains restent vides lorsqu’il retombe au sol. Il a compris. Il garde les yeux fermés. Il ne veut pas voir son bourreau lever ses bras au ciel sous les acclamations d’une foule déchainée, libérée. En une fraction de seconde, une petite boule de cuir dans un petit carré de verdure outre-rhin a scellé la destiné de millions de personnes. Un peuple exulte tandis qu’un autre pleure. Un gamin de Marseille court sur l’herbe de la couleur de l’espoir. Espoir qui se lit dans ses yeux brillants de revanche et de bonheur.

Si l’on me demande quels sont les muscles intervenants dans l’action de « sourire », je répond « Ceux des jambes de Zinedine Zidane ».

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