Le Songe de Scipion, de Iain Pears
Et hop ! Un autre bouquin d’absorbé. Ce coup ci, il s’agit d’un cadeau de ma marraine : Le Songe de Scipion de Iain Pears, une sorte de conte historico-philosophique. Ce type de roman n’est pas ma tasse de thé mais une brève recherche sur l’auteur nous assure que le talent devrait être au rendez-vous. Qu’en est-il vraiment ? Lisez la suite…
L’histoire
L’écrivain Anglais, Iain Pears, auteur du (apparemment) célèbre roman policier historique Le Cercle de Croix, nous offre ici une triple histoire. A trois époques différentes, le lecteur suit la vie de 3 personnages vivant les grands événements décisifs de l’histoire européenne que sont la fin de l’Empire Romain, la Grande Peste et la Seconde Guerre Mondiale. Ces hommes ont tous 2 choses en commun : un intêret immense pour un manuscrit nommé le Songe de Scipion, un traité philosophique ancien, et un choix crucial à faire lors de leur vie : sacrifier une part d’eux-mêmes pour oser s’engager ou pactiser avec l’ennemi.
Une trame admirable mais difficile à suivre…
Je n’ai jamais mis autant de temps à lire un livre. 7 mois. Non pas qu’il était difficile à lire, mais le type de texte (et mon premier boulot), l’histoire n’ont pas su me transporter comme le font mes thrillers habituels. Cependant, je dois reconnaitre le talent de l’écrivain. Tout bonnement bluffante l’habilité avec laquelle Iain Pears, que je ne connaissais pas du tout, entrelace trois récits différents en faisant des parallèles saisissant comme si l’on assistait au déroulement de trois mêmes destinées mais à trois époques différentes. Un scénario de prime abord difficile à suivre mais qui au final se tient de manière magique.
Enfin de la vraie philosophie comme on pourrait l’aimer
Le style de ce bouquin est assez déroutant pour un non averti comme moi. De plus, l’histoire et la philosophie n’étaient pas mes matières préférées à l’école. Je doit avouer qu’ici, toute la partie philosophique est réellement intéressante. On a enfin l’impression de lire quelqu’un qui philosophe et non quelqu’un qui recrache d’un air hautain et supérieur les philosophies d’autres. Le principal thème abordé, à mon avis, est celui des choix impactant la destinée d’un homme et sa postérité. Tout un programme !
Un triple parallèle historique raconté d’une main de maître
Comme je vous l’ai dit plus haut, Iain Pears met en scène dans son bouquin trois protagonistes différents dans des époques différentes mais avec des destinées semblables. La plus ancienne de ces époques se situe lors de la fin de l’Empire Romain où Manlius Hippomanes voit s’effondrer la grandeur et la toute puissante de Rome ; Olivier de Noyen, quant à lui, affronte la Grande Peste qui a ravagé le sud de la France au XIVe siècle ; enfin, Julien Barneuve subit l’occupation allemande de la Seconde Guerre Mondiale. S’ajoutent à ces contextes majeurs, une compagne juive à chacun, amenant ainsi le détail des persécutions subies par les Juifs et les méandres psychologiques et sentimaux des relations.
Un chef d’oeuvre du genre… mais pas mon genre
Voilà donc la revue du Songe de Scipion de Iain Pears. Je n’accroche pas ce type de roman mais je peux assurément affirmer que, dans son genre, ce texte doit être un must. Je viens en plus d’apprendre que l’auteur anglais n’avait pas de technique spéciale pour écrire et qu’il travaille au fil de la plume. Chapeau l’artiste ! On l’aura compris, je ne suis pas un fervent admirateur des textes d‘Umberto Eco ou de Yourcenar mais ce petit Pears vaut son pesant d’or dans le genre. Qui sait, peut-être nous rencontrerons-nous une autre fois, Monsieur Pears ?