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Les interfaces utilisateurs naturelles (NUI) : de la souris à la transmission de pensée

29/11/2011 Comments off

Avec l’avènement en cours et irrémédiable des Natural User Interfaces (NUI, interfaces utilisateurs naturelles), bon nombre de substituts technologiques sont en passe d’être remplacés par un retour à l’essence même de nos actions : notre corps. La technologie évolue avec les mentalités vers des interfaces non plus « orientées » utilisateur mais vers des « utilisateurs interfaces ». Ainsi, au rythme où vont les choses, votre bonne vieille souris d’ordinateur deviendra vite aussi obsolète que le fil qui reliait nos téléphones à une prise.

Un des 1ers concepts de souris

Inventées en 1963 par Douglas Engelbart, la souris d’ordinateur était déjà une avancée vers une interaction plus humaine. Le but était d’améliorer l’expérience de l’utilisateur souhaitant déplacer une entité comme un curseur à l’écran. Avec la trackball, une boule reposant sur des roulettes laissant la boule rouler librement, il fallait rapprocher encore davantage la gestuelle initiatrice de l’action au résultat de l’action. Ainsi, si l’on veut faire monter le curseur, la main doit monter et non faire rouler une boule vers le bas. Les concepteurs ont planché et ont sorti l’idée qui révolutionnera le monde des interfaces homme-machines : la trackball inversée qui roule sur la table, la souris d’ordinateur. Jean-Daniel Nicoud invente ainsi en 1979 la Depraz, objet fondateur qui lancera une entreprise nommée Logitech.

Puis la souris a connu bon nombre d’améliorations mais ne changeant jamais fondamentalement le geste de l’utilisateur. Elles sont devenues plus ergonomiques, ont perdu leur boule et leur fil, ont gagné deux, trois voire huit boutons, mais le geste est resté le même. Jusqu’à l’arrivée des touchpads ou pavés tactiles.

Pavé tactile

Les pavés tactiles sont une conséquence technologique de la mobilité croissante de l’utilisateur informatique où la souris n’était plus adéquate. Quand on n’a que ses genoux comme support, difficile de trouver où faire rouler sa souris. Aussi, les ordinateurs portables se sont très rapidement vus équipés de ce nouveau dispositif de pointage relatif. On voyait déjà naître les gestuelles que nous utilisons aujourd’hui sur nos tablettes : on peut déplacer le curseur directement avec nos doigts. Le tapotement pour les clics est un autre rapprochement vers le corps humain et rend obsolète les simples boutons de souris.

Puis tout s’est enchaîné  très vite avec les avancées technologiques. Les écrans eux-mêmes sont devenus tactiles. Les tablettes ont encore plus changé nos interactions notamment avec l’inversement du défilement dans un sens plus naturel (Natural Scrolling). Apple n’a pas eu peur de procéder à ce changement car ils savaient qu’on parvenait enfin à éliminer à jamais le défilement par la roulette de nos souris.

 

 

iPad d'Apple

En quelques années, on a rendu obsolètes les boutons, les déplacement et le défilement de la souris, soit la souris entière. Et aujourd’hui, qui se plaint de ne pas avoir de souris sur son iPad ? Personne. Et vous savez pourquoi ? Parce que ces nouvelles gestuelles ont permis d’éliminer le tout dernier intermédiaire technologique entre notre main et le logiciel : le curseur !

Minority Report déjà dépassé

En 2002, le film Minority Report de Steven Spielberg offre une vision au public d’un futur génial mais pas si utopique que ça. A l’époque de la sortie du film, c’était le fantasme de pas mal de monde de pouvoir interagir avec une interface directement en déplaçant les mains dans les airs. Mais rappelez-vous, Tom Cruise enfilait des gants pour faire voler dans les airs ses bouts d’interface. C’est là où la réalité a dernièrement dépassé la fiction avec la sortie de la dernière révolution grand public : le Kinect de Microsoft.

Ca y est. On y est. Le corps humain est désormais l’initiateur des actions qui s’accomplissent à l’écran. Dans les publicités, on en est encore à dire « la manette, c’est vous » en oubliant que la manette n’a toujours été qu’une substitution technologique à notre corps. Ils devraient plutôt dire « vous êtes enfin aux commandes ! ». Car dès le début, la volonté derrière ces interfaces était avant tout de transformer une action humaine en une action sur écran. La Wii de Nintendo avait ouvert la voie avec une manette d’utilisation beaucoup plus naturelle, plus humaine mais il y avait encore un intermédiaire technologique.

La révolution Kinect

Ajoutez à cela la démocratisation actuelle de la reconnaissance vocale avec SIRI d’Apple et qui était déjà présent mais moins fonctionnel sur pas mal d’interfaces comme Kinect et on parvient à l’objectif ultime de l’interface homme-machine : qu’il n’y ait plus d’interface. Jusqu’ici l’homme devait apprendre à utiliser des objets pour parler à sa machine. Dorénavant, la machine parle nos langages : ceux du corps et de la voix. Et c’est une bonne chose ! Il ne faut pas avoir peur de ce rapprochement. Les interfaces utilisateurs naturelles (NUI) ne sont plus l’avenir. Elles sont notre présent.

Enfin, il est certain que l’homme na va pas s’arrêter en si bon chemin et va continuer à rapprocher encore davantage la machine du véritable instigateur de nos actions : notre cerveau. On voit déjà quelques recherches et résultats concrets sur le sujet avec des électrodes bien placées. C’est la prochaine étape. Celle qui rendra peut-être obsolète dans 100 ans un autre intermédiaire technique à la communication entre les hommes : le langage parlé. Car, tout compte fait, lorsque nous communiquons nous souhaitons en fait transmettre une idée de notre cerveau à un autre, non ?

 

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