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Noël en Provence

20/12/2005

Les 13 desserts du Noël provençal Voilà deux millénaires que l’on a de cesse de célébrer la venue au monde du Messie. La fête de Noël est sans nul doute l’une des fêtes les plus répandues chez nous autres occidentaux. Mais à mon avis s’il devait y avoir une médaille décernée à la région la plus Noëlisante, elle serait sans nul doute attribuée à nos amis du Sud de la France : les provencaux. Chez eux, Noël dure un mois entier. J’ai pu goûter à ces joies alors que mes grands-parents paternels habitaient au pays des santons, des 13 desserts et autres oliviers. Laissez-moi vous décrire ce qui se fait à Noël en bas.

  • En Provence, Noël est une histoire de famille et d’amis. Chaque famille se retrouve dans un même endroit autour du traditionnel sapin de Noël qui accompagnera la crêche. Pas de Noël seul.
  • Le 4 Décembre, jour de la Sainte-Barbe, les provencaux ont une coutûme ancestrale : Le Blé de la Sainte-Barbe. Vous avez certainement dû le faire lorsque vous étiez dans les petites classes de maternelles ou primaire. Mais si rappelez-vous : la sème des grains de blés que l’on regarde évoluer sur un coton imbibé d’eau. Et si le 25 décembre au soir, le grain (ou la lentille, ça se fait aussi) a germé, cela présage d’une trés bonne moisson à venir. Une fois le grain semé, place à la déco !

Les santons de provence

  • En Provence, Noël ne va pas sans son sapin, bien entendu, mais surtout sans sa crêche de santons. A l’origine, ces petites figurines se limitaient à représenter les personnages principaux de la nativité : Marie, Joseph et les animaux de l’étable. C’est au XVIIIème siècle que se développa dans le Midi de la France une petite industrie de fabrique de santons, mais c’est la Révolution française qui donna à cette industrie son plein essor en interdisant les messes de minuit et les crèches d’église. En 1798, Louis Lagnel conçut des moules en plâtre pour fabriquer ses santons, une révolution technologique qui favorisa la production et la diffusion des figurines. La première foire aux santons eut lieu en 1803 à Marseille. Une tradition devenue depuis une institution puisque chaque année au mois de décembre ont lieu des foires aux santons en Provence. Il existe une multitude de santons dont l’histoire est contée dans un véritable récit de la nativité. Je dois cette connaissance à ma belle-mère qui possède l’entière collection et le disque racontant l’histoire. Je lui demanderai les informations exactes.
  • Ok. Donc on a la famille, le sapin, le blé et la crêche. Place maintenant au cachio-fo. Cette tradition voit l’aîné et le benjamin de la maison mettre le feu à la buche de Noël. Rien à voir avec le dessert glacé. On parle ici d’une branche de poirier, de cerisier ou, biensûr, d’olivier que l’on allume en y versant du vin cuit. En général, on accompagne ce rituel par des souhaits.
  • Bon, on ne peut pas parler de Provence sans parler de bouffe ! A Noël on y mange simple mais en abondance. Ainsi, le repas de veillée se composent de 7 menus trés simples représentant les 7 douleurs de la Vierge Marie. Mais attention, on s’arrête de manger après le poisson pour aller à la Messe de Noël traditionnelle. Au retour, place aux fameux desserts.
  • Les 13 desserts de Noël provencaux sont une institution. Ils représentent les 12 apôtres et Jésus. Il y a nombre de clin d’oeil religieux à l’instar de la table qui doit être recouverte de trois nappes blanches représentant la trinité. Fête religieuse oblige. Revenons à nos desserts en les énumérant (attention ils peuvent varier en fonction du lieu) :
    • La fougasse ou pompe à huile,
    • Le nougat blanc aux noisettes, pignons, pistaches et amandes,
    • Le nougat noir
    • Les 4 mendiants symbolisant les ordres religieux (Franciscains, Dominicains, Augustins et les Carmes) :
      • Les figues sêches,
      • Les amandes,
      • Les noix,
      • Les raisins secs.
    • Les poires d’hiver,
    • Les pommes,
    • Les oranges ou mandarines,
    • Les Dattes,
    • Les Cédrats confits,
    • La Confiture de coings et de fruits au moût de raisin.
  • Et vient enfin le repas du 25 Décembre. Sur la table à manger reposent trois chandeliers blancs aux côtés de trois soucoupes de blé germé. On y mange simplement avec les 13 pains traditionnels. Aprés, on retrouve une autre tradition sudiste : on se repose.

Si vous en avez l’occasion, je vous conseille donc de passer une fois un Noël traditionnel provençal. Ca vaut vraiment le coup et on retrouve la véritable définition de Noël qui est devenue plus commerciale qu’autre chose. Décidément, que ferait-on sans nos amis du Sud ?

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