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La première parisienne de L’Abribus avec Florence Foresti

18/01/2008

L'abribus avec florence foresti et philippe elno Hier soir, à 21h, se tenait la première représentation parisienne de la pièce « L’Abribus » au théatre de la Gaité Montparnasse avec Florence Foresti et Philippe Elno. Comme annoncé précédemment, j’avais mon billet. Qu’en ai-je pensé ?

Levé de rideau

21h15. L’épais rideau rouge qui cache la scène d’environ 10 mètres de large s’ouvre laissant place à un sobre décor : un paysage campagnard désert où règne le silence. Au beau milieu, un banc. Allongé sur ce dernier, un apiculteur fait une sieste. La salle pleine de près de 300 personnes reste silencieuse. Moi, sur mon strapontin estampillé « J3 », je n’attends qu’une chose : l’entrée tant attendue de l’idéal féminin de ma planète personnelle : Florence Foresti. Arrivé une demi heure avant le début, j’avais patienté en regardant les gens s’installer et la salle se remplir tel un puzzle se formant lentement. Et puis, elle entre. En citadine perdue dans la cambrousse armée de son téléphone portable et de son PDA. Sur la tête, des antennes d’abeilles, résidus oubliés de la soirée ruche de la veille…

Mon avis sur la pièce

La suite raconte la rencontre entre Eric, l’apiculteur calme et posé cultivant en plus du miel, l’amour du silence, et d’Isabelle, réalisatrice et star du cinéma super-active hypocondriaque, ne supportant pas le silence, la campagne sans réseau téléphonique et les mièvreries. Pendant un peu plus d’une heure, les deux personnalités vont s’entrechoquer, se mêler. La pièce est relativement bien écrite, malgré des faiblesses dans la seconde partie et une fin un peu hachée. Les deux comédiens sont très bons et utilisent toute la palette de l’humour. On retrouve une Florence Foresti magnifique et étincelante, au sommet de sa forme, portant la pièce par son talent, s’entendant parfaitement avec un Philippe Elno, au jeu aussi sobre que juste. Florence excelle dans son personnage qui lui colle à la peau. La mise en scène pêche un peu par un manque de mobilité. J’aurais aimé voir le contraste des deux énergies accentué par des déplacements « hystériques » de la working-girl. Mais, l’ensemble se tient tout de même très bien.

Une première à la Murphy

Lors de cette première, il y eut un moment assez fameux. Isabelle tente d’écouter le répondeur de son téléphone sur haut-parleur que tient Eric au bout de son bras car c’est le seul endroit où il capte. Après quelques secondes, on s’attend à entendre le répondeur mais rien. Les deux comédiens commencent à improviser avec des piques adressées au technicien qui a oublié de lancer la bande. Des rapides coup d’œil entrecoupés de répliques de choix. La bande ne part toujours pas. Les comédiens continuent leur improvisation. « Bah tient je vais montrer mes seins », fait Flo en détachant son manteau. « Alors, moi ça va bien. J’ai eu un bébé. Il se porte bien. Philippe a une fille de 10 ans. Elle va bien aussi ». La salle éclate de rire à chaque tirade. Parmi les rires, celui de Laurent Ruquier que Flo remarqua lors et sanctionna d’un « Ah, maintenant que je l’ai vu, j’vais avoir la pression. Super ! » D’un coup, une voix rauque commence à lire le texte du répondeur à la place de la bande et Flo et Philippe éclatent de rire. Se reprenant, ces derniers s’adressent directement au metteur en scène de façon ironique. « Non, mais ça va pas être possible là. On peut vraiment rien faire ? En plus, c’est même pas un vrai comédien qui fait la voix. » La salle rit aux éclats jusqu’à ce qu’on nous annonce que la pièce va devoir s’arrêter 10 minutes. Le rideau se ferme. Alors que des personnes souhaitent profitent de la trêve pour passer aux toilettes, le répondeur jaillit tout à coup des enceintes et la foule crie un grand « aaaah! » de soulagement. La pièce reprend. Flo débarque : « On va pas vous faire l’affront de tout recommencer. Mais, on va le faire vite fait. Dans les épisode précédents… » Eclats de rire. Et la pièce reprend.

Un peu plus tard, il est question d’une éclipse. A l’arrière du décor, un soleil en carton-pâte brille. Un technicien est censé avancer un carton pour masquer lentement le soleil, simulant ainsi l’éclipse attendue. Mais, il semble que l’éclipse soit allée un peu trop vite. Et Philippe d’improviser : « Ça c’est de l’éclipse Turbo-Diesel. Elle va su-per vi-te ! Beaucoup trop vite, à mon avis. » La foule, comprenant, rit aux éclats.

Conclusion

La fin de la pièce est réellement faible comparée à la première moitié. Est-ce à cause du micmac technique ? Quoi qu’il en soit, la pièce reste réussie. Florence Foresti est magistrale et introduit son compère au public en fin de représentation se concluant par des applaudissements nourris. Elle prend la peine de s’excuser pour les problèmes techniques, affirme être heureuse de retrouver un public qui lui avait manqué durant son congé maternité et se retire sous les bravos. J’ai donc passé un très bon moment et espère que vous courrez voir la femme de ma vie dans L’Abribus, pièce jouée jusqu’en mai au théatre de la Gaité Montparnasse.

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